Depuis ses débuts comme dirigeant, Leonardo a fait la preuve de son sens de l’anticipation et de son flair pour les bonnes affaires. Les deux ont parfaitement fonctionné ce lundi avec la conclusion du dossier Mauro Icardi, prêté avec option d’achat au PSG par l’Inter Milan dans les dernières heures du Mercato estival. Paris s’est ainsi attaché les services d’un attaquant de pointe qui figurait encore récemment parmi les références mondiales à son poste. L’international argentin (26 ans, 8 sélections) sort certes d’une saison mitigée (11 buts en Serie A), en dehors d’une campagne de Ligue des Champions plus qu’honnête (4 réalisations en 6 rencontres). Mais il était déjà pollué par un conflit larvé avec sa direction et ses supporters. Cette situation, qui a pris une autre dimension ces derniers mois et qu’Antonio Conte a validé en mettant Icardi à l’écart, a d’ailleurs conduit à ce que le joueur se retrouve disponible pour un prêt.
PanoramicEdinson Cavani et Kylian Mbappé (PSG)
Icardi, une assurance que le PSG n’avait pas en cas de pépin
C’était impensable après sa saison 2017-18 à 29 buts en championnat, qui en suivait une autre à 24 réalisations et une à 22 en 2014-15. Avec Edinson Cavani, Kylian Mbappé et Eric-Maxim Choupo-Moting, le PSG n’avait a priori pas un besoin numérique sur le poste d’avant-centre. Mais il a trop regretté son manque de profondeur de banc la saison passée pour faire la fine bouche. Là il est paré en cas de coup dur, en particulier s’il devait survenir au plus mauvais moment, au hasard pour les matchs à élimination directe en Ligue des Champions. Cavani vieillit (32 ans) et semble plus fragile que par le passé. La présence d’Icardi évitera aussi de trop tirer sur la corde avec Mbappé, qui a connu en août sa première blessure musculaire depuis son arrivée au PSG. Un signe que Thomas Tuchel serait bien inspiré de le ménager au maximum.
Tuchel face à un sacré casse-tête
Avec l’option Icardi en plus dans son effectif, il en aura davantage le loisir que lors de cette pénible dernière phase retour. Il parait qu’abondance de biens ne nuit pas. L’entraîneur parisien acquiescera à coup sûr et ne se plaindra pas de disposer désormais d’une assurance en cas de pépin dans le secteur offensif. Tuchel devra certes régler un sacré casse-tête pour composer son onze de départ quand tous seront disponibles. Mais c’est un problème de riches que ses collègues lui envieront. Là où l’ancien coach du Borussia Dortmund parvenait jusqu’à maintenant à aligner toutes ses stars ensemble et avec succès, contre Liverpool par exemple (2-1), il devra probablement en sacrifier une dans les grands matchs désormais. Cavani ? Icardi ? Angel Di Maria ? La réponse attendra, Cavani et Mbappé étant incertains pour la réception du Real Madrid voire le déplacement à Lyon mi-septembre, Neymar étant lui suspendu pour les trois premières journées de Ligue des Champions.
Icardi a le profil pour l’après-Cavani
Mais avec le coup Icardi, Leonardo a vu plus loin que l’automne, ou même que cette saison. Le directeur sportif du PSG est bien conscient que Cavani arrive en fin de contrat en juin prochain et au bout de son aventure à Paris, après sept saisons au club. Il se devait dès lors de préparer la suite. Avec l’option d’achat incluse dans le deal pour Icardi, si tout se passe bien dans les mois à venir, il n’y aura pas à chercher bien loin son successeur, de six ans son cadet, quasiment jour pour jour. Comme Cavani, le natif de Rosario est avant tout un finisseur, létal devant le but et brillant dans ses déplacements. Idéal pour se fondre dans un collectif avec des créateurs comme Neymar, Mbappé et Di Maria. Une preuve de plus que l’opération Icardi, plus qu’une simple affaire d’opportunité, est sacrément bien pensée.
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