Le latéral de qualité est devenu une denrée rare dans le football moderne. Ce poste réclame toujours plus de polyvalence. Il n’est aujourd’hui demandé à personne d’autre sur un terrain d’être aussi complet, solide défensivement tout en se montrant décisif offensivement. La cote des joueurs correspondant à ce cahier des charges grimpe dès lors à toute vitesse. C’est le cas de Ferland Mendy, transféré mercredi de l’Olympique lyonnais au Real Madrid contre 48 millions d’euros, plus 5 de possibles bonus. Il a ainsi intégré le Top 10 des défenseurs les plus chers de l’histoire et est devenu la deuxième plus grosse vente de l’histoire de l’OL, avec seulement deux saisons de haut niveau derrière lui. Le tout à 24 ans, un âge où il n’entre déjà plus vraiment dans la catégorie des pépites à fort potentiel, sur ce marché qui a complètement explosé depuis le début des années 2010.
Lucas Hernandez : 80 millions d’euros.
Benjamin Mendy : 57,5 millions d’euros.
Ferland Mendy : 53 millions d’euros.La gauche caviar ?? ?
— Johann Crochet (@johanncrochet) 12 juin 2019
Mendy dans le Top 10 des joueurs les plus chers du Real
Le Real Madrid réalise un vrai pari en investissant une telle somme sur Mendy, qui aura la lourde responsabilité de prendre la suite de Marcelo. Le Brésilien est peut-être sur le déclin depuis qu’il est devenu trentenaire. Mais il est un cadre de l’effectif merengue, où il a passé 12 ans, et a joué un rôle majeur dans la conquête des quatre Ligues des Champions en cinq ans. En le poussant vers la sortie pour faire de la place à Mendy, en concurrence avec Sergio Reguilon, qui avait les faveurs de Santiago Solari avant son remplacement par Zinedine Zidane, le Real entretient un nécessaire processus de rajeunissement de son équipe, comme avec Luka Jovic ou Eder Militao. Mais il lâche aussi un montant qui situe le natif de Meulan-en-Yvelines dans le Top 10 des arrivées les plus chères dans l’histoire du club le plus dépensier de tous les temps. Il y a forcément une obligation de réussite derrière.
Mendy a moins de références… que Mendy
Ce n’est pas gagné d’avance pour Mendy, qui évoluait encore au Havre il y a deux ans. Avant la saison 2016-17, son expérience chez les professionnels se limitait même à 12 apparitions en L2. Il sort certes de deux saisons accomplies avec l’OL. Mais il a affiché une certaine irrégularité dans ses performances et ses statistiques n’ont rien de particulièrement flamboyantes (3 buts et 7 passes décisives en 79 matchs toutes compétitions confondues). Mendy affiche aussi un vécu limité à très haut niveau. 8 matchs de Ligue des Champions, 7 de Ligue Europa et 4 sélections avec l’équipe de France, dont deux pour des matchs amicaux : ça ne pèse pas bien lourd. A titre de comparaison, quand Benjamin Mendy avait quitté Monaco pour Manchester City contre 57,5 millions d’euros à l’été 2017, il avait d’autres références à présenter. Il sortait d’une demi-finale de Ligue des Champions avec l’ASM, avait plus de 100 matchs de L1 au compteur et s’imposait comme le latéral gauche titulaire des Bleus.
Mendy déjà bien parti pour aller à l’Euro 2020
Ferland part de plus loin, débarque dans un club avec une autre histoire et c’est en ça que le grand saut parait risqué. Mais il pourrait aussi le propulser dans une nouvelle dimension. Le dernier rassemblement de l’équipe de France a confirmé qu’il y avait une place à prendre en doublure de Lucas Hernandez pour l’Euro 2020. Voire même pour se retrouver à terme en concurrence avec le futur défenseur du Bayern Munich, qui sort d’une saison quasi blanche avec l’Atlético Madrid. En évoluant au Real, avec le niveau d’exigence et les ambitions qui sont les siens, Mendy marquera forcément des points auprès de Didier Deschamps, qui valorise cette expérience des grands clubs. Un point faible par exemple pour la candidature de Lucas Digne. L’ex-Lyonnais a aussi les qualités footballistiques requises pour y réussir, même s’il sera surtout testé mentalement lors des premiers mois. Parce que c’est finalement là que se situe le plus grand écart entre Le Havre, Lyon et le Real. Mendy a réussi la première étape avec brio. A lui de ne pas se rater sur la seconde pour ne gâcher l’occasion qui se présente à lui.
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