L1 – OL : Genesio, Lacazette, Gonalons… La conférence de presse cash de Jean-Michel Aulas

AULAS
Initialement venu en conférence de presse pour présenter les animations autour de la réception de Nice samedi (21h00), Jean-Michel Aulas y est resté près d’une heure pour faire le tour de l’actualité de l’OL. Avec son franc-parler habituel et des messages forts distillés.

Jean-Michel Aulas, comment voyez-vous la suite de votre collaboration avec Bruno Genesio ?
Pour moi, la tendance est que Bruno reste, évidemment. Je n’ai pas trouvé qu’il était complètement las. On peut s’interroger : j’entends dire que tactiquement, il n’est pas à la hauteur, dans la qualité de jeu aussi. Mais savez-vous qu’on bat le record de buts ? On ne peut pas dire dans le même temps qu’il n’y a pas de qualité de jeu. Il faut pondérer. On joue dans un système où l’on marque beaucoup de buts, ça implique que l’on peut aussi en prendre. En nombre de victoires, on est sur le meilleur rythme depuis le titre. Pour moi, un bon entraineur, c’est la relation avec ses joueurs. On a battu la Roma, on a fait des matchs avec une intensité extraordinaire. Je participe à toutes les causeries, elles sont bonnes. Comment peut-on entendre autant de choses négatives quand tant sont positives ? J’ai réuni hier (lundi) le comité de gestion, qui a pensé à l’unanimité ce que je viens de vous dire.

Son maintien est-il dès lors entériné ?
Personnellement, je trouve que Bruno a les caractéristiques pour s’inscrire dans la durée. Quand on change d’entraineur, il y a des risques qu’il change complètement l’équipe. J’écoute ce qui se dit. Un Conseil d’Administration se réunira après le match de Nice et il prendra une décision, avec l’apport de mes conseils. On n’a pas pris de décision définitive. On est dans une logique de progression, où le club est costaud économiquement. On n’est pas parti pour changer de coach, la décision n’est pas définitive, elle le sera après le Conseil d’Administration.

Que pensez-vous des critiques qui s’abattent sur Genesio et son management ?
Je pense que ce que vit Bruno n’est pas facile à vivre, parce qu’il y a une inéquité d’analyse qui est flagrante. Il a des performances comparables aux quatre derniers coachs. Il y a eu un activisme sur les réseaux qui fait qu’il se sent meurtri. Après c’est moi qui décide, avec le CA. Il me parait prétentieux d’entendre des jugements issus du café du commerce. Pour que Bruno n’ait pas le sentiment de lassitude, il faut le soutien du comité de gestion, une visibilité dans les médias. On peut toujours se remettre en cause et rentrer dans le jeu de ce qu’est le réseau social.

N’êtes-vous pas tenté, comme beaucoup en France, d’aller chercher un technicien étranger ?
Je suis responsable DTN à la fédération, qui forme les meilleurs entraineurs français. Quand je vois la durée à laquelle reste les entraineurs étrangers dans les clubs français, ça peut tuer un club. Je n’ai pas l’intention de prendre ce risque de prendre un entraineur étranger. C’est un danger pour les investisseurs. C’est vrai qu’on a loupé la Ligue des Champions et qu’on a raté des matchs, mais en contrepartie, que de rencontres réussies ! On a battu Monaco par exemple (1-3), fait match nul à Turin contre la Juventus (1-1). Dire qu’on fait une saison excellente, je ne l’ai jamais dit. Mais de là, à prendre le risque de tout casser… Provoquer le départ du staff, c’est au moins 10 millions d’euros. Il y aurait une inconnue totale. J’ai la responsabilité de diriger un club pour les 5 à 10 ans à venir.

Aulas : « Lacazette ? Ça dépend de son club de cœur »

Quel est le cap que vous vous êtes fixé pour poursuivre la progression du club ?
Il faut se situer dans une logique d’efficacité. L’OL est le club français le plus efficace sur les dix dernières années. Il a construit des infrastructures incroyables, correspondant à la dynamique de demain. On a construit l’OL des dix prochaines années, avec le stade aux performances économiques exceptionnelles. C’est le premier business-center. Sur 10 ans, en termes de classement, on est numéro 1. On est les seuls à avoir les infrastructures, on est parmi les 2-3 à avoir disputé une demi-finale de Coupe d’Europe.

Comment analysez-vous le recul sportif de l’OL cette saison ?
Dix-sept fois au cours des dix-neuf dernières saisons, on a été sur le podium. C’est vrai que quand arrive le PSG, c’est plus difficile d’être champion. Aurait-on pu concurrencer Paris et Monaco dès cette saison ? Je ne le pense pas. Mais je ne vous entends pas parler de Manchester United, du Milan AC, de l’Inter : ils sont moins bien que nous, avec un train de vie supérieur. Marseille, avec des investissements et un nouveau coach français de niveau international, est resté derrière. Après, il y a quand même 16 points d’écart avec Nice. Combien de fois ont-ils été devant nous ? Ma déception, c’est de ne pas avoir titillé Nice. Mais elle pèse sur tout un club.

Qu’envisagez-vous pour le prochain Mercato estival ?
On va attendre que le match se termine, faire la fête ensemble et écouter les joueurs face à Nice. On aura les profils et on va lancer un recrutement très ambitieux pour revenir dans les dix premiers européens. Il y a un joueur qui a un bon de sortie, c’est Alexandre (Lacazette), ce qui ne veut pas dire qu’il va partir. Ça dépend du club de cœur pour lequel il a ce bon de sortie. Si un certain nombre de joueurs ont l’impression que le club n’est pas assez grand pour eux, on ouvrira la porte et on ira chercher des joueurs du même niveau, avec le mental en plus. On consacrera au moins autant d’argent à l’arrivée qu’il y aura eu de départs.

Aulas : « Gonalons n’aura pas de prolongation cette année »

Le secteur défensif est-il à renforcer en priorité ?
Sur la défense, avec Nicolas (Nkoulou) et (Emmanuel) Mammana, on n’a pas lésiné. Le nouveau médecin a estimé, contrairement au médecin précédant, qu’on pouvait remettre sur pied Nicolas. Ça a marché. Pour le cas de Nicolas, l’entraineur n’y est absolument pour rien, le recruteur non plus. Emmanuel a 20 ans. On ne l’a pas fait venir pour qu’il soit titulaire dès les premières semaines. Il a eu des blessures, des soucis psychologiques.

Comment avez-vous vécu les récentes déclarations de Corentin Tolisso et de Maxime Gonalons, qui ont ouvert la porte à un départ ?
J’entends Corentin dire qu’il a envie de jouer la Ligue des Champions. Ne sont-ce pas lui et ses collègues qui loupent ça ? Corentin ne s’est pas gêné pour parler à la presse, Max aussi. J’ai été blessé. Corentin m’a fait pleurer l’été dernier quand il m’a appelé pour me dire qu’il ne partait pas, il est jeune. Max est capitaine. Comment peut-il se permettre de dire qu’on n’est pas ambitieux ? Il a appelé pour s’excuser. Je ne suis pas prêt à m’en séparer, c’est lui qui dit qu’il regardera les offres des clubs. J’ai le droit de dire qu’il m’a fait beaucoup de peine, les joueurs sont mes enfants. Il n’aura pas de prolongation cette année.

Quel bilan tirez-vous de l’arrivée de Gérard Houllier dans l’organigramme du club ?
L’apport de Gérard a été positif sur le plan international, il était là pour nous apporter une crédibilité vis-à-vis de l’UEFA. Il a participé à réformer l’Académie, au recrutement de Memphis (Depay). Quand on a discuté avec les Chinois, Gérard est allé en Chine pour. Quand il a fallu choisir Bruno (Genesio), il a choisi Bruno. Est-ce que la liaison Bernard (Lacombe) – Gérard a été bonne ? Elle a été nulle. Cette relation ne va pas perdurer, on va changer. Mon idée serait d’aller chercher un ancien de la maison. Il faut peut-être faire revenir des gens qui ont eu le mental pour finir premier. Juninho ? Pourquoi pas, même si je ne lui en ai pas parlé. Directeur sportif ou directeur technique, il faut en discuter avec les intéressés.

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