OL : Rudi Garcia, le choix de la sécurité comporte sa part de risques

Rudi Garcia (OM)
Lyon a opté pour Rudi Garcia pour la succession de Sylvinho au poste d’entraîneur. Un choix par défaut, moins risqué économiquement que Laurent Blanc et sportivement que Jocelyn Gourvennec. Mais un éventuel échec serait un camouflet pour Jean-Michel Aulas et l’institution.

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Il y a comme une sensation de retour en arrière. L’OL devait tourner pour de bon une page à l’intersaison. Exit Bruno Genesio, pur produit du sérail lyonnais dont le projet de jeu flou et la communication avaient fini par tendre l’environnement rhodanien. Cette séparation devait être accompagnée d’une prise de recul de Jean-Michel Aulas, qui avait enfin réussi à convaincre Juninho de revenir au club en qualité de directeur sportif et décidé de lui confier les clés du camion. Sylvinho entraîneur, c’était son choix, comme le recrutement très (trop ?) orienté sur les jeunes à fort potentiel, quitte à en délaisser les joueurs d’expérience. Deux orientations pour lesquelles l’ancien numéro 8 de l’OL a déjà fait acte de contrition. Mais l’échec Sylvinho a surtout donné l’occasion à Aulas de reprendre la main. L’option Rudi Garcia en est la preuve.

Garcia avec un effectif proche de son LOSC ?

« JMA » est revenu à un choix d’entraîneur davantage dans la veine de ceux qu’il privilégiait depuis son arrivée à la présidence du club il y a plus de 30 ans : un coach français, capable de s’adapter à son groupe et sans dogme de jeu très précis. C’est ce dont Garcia a fait la démonstration lors de son passage de près de trois ans par Marseille. A son arrivée en cours de saison, l’ancien technicien de Lille ou de l’AS Rome avait hérité du 12eme de L1 et l’avait redressé de manière spectaculaire pour le faire terminer dans le Top 5. Garcia avait enchaîné sur une saison marquée par une finale de Ligue Europa et un parcours à 77 points en championnat qui aurait valu à l’OM une place sur le podium dans 95% des cas en France. Ça, c’était avant une dernière année poussive, avec une élimination d’entrée dans toutes les Coupes et une incapacité à se mêler à la lutte pour la qualification en Ligue des Champions. Cette fois, Garcia bénéficierait toutefois d’un effectif plus profond au potentiel supérieur. Il avait réussi à tirer le meilleur d’un groupe de joueurs au profil comparable au LOSC au début des années 2000.

Le compromis Garcia

Aulas s’imagine un destin similaire pour l’OL, sans aller jusqu’à un titre de champion de France maintenant que le PSG dispose de moyens colossaux. Excellent orateur, Garcia a réussi à séduire l’état-major lyonnais lors des différents entretiens passés ces derniers jours. Mais il présente surtout deux atouts qui en font a priori le moins osé des choix possibles et la vision boursière d’Aulas dans sa gestion de l’OL l’a régulièrement incité à limiter les risques. Laurent Blanc pose ses conditions et souhaite venir avec un staff à rallonge, ce qui entraînerait des coûts pour recruter autant que pour virer les techniciens déjà en place. Après son échec à Marseille, Garcia ne se sent visiblement pas en position de force pour multiplier les exigences et se dit prêt à venir seul, malgré la difficulté de Sylvinho à cohabiter avec l’encadrement. Jocelyn Gourvennec n’a encore jamais entraîné un candidat au podium et compte 10 matchs de Ligue Europa à son CV d’entraîneur. Garcia a toujours joué le haut du classement, en France comme en Italie, depuis dix ans et dirigé six fois plus de rencontres européennes.

Garcia sans filet et Aulas aussi

C’est pourquoi le dossier Garcia, un temps en bas de la pile, est finalement passé au premier rang des priorités Parce qu’il est moins coûteux économiquement que Blanc et offre plus de garanties sportives que Gourvennec. En revanche, Aulas prend un sacré risque vis-à-vis des supporters. Excédés pour certains par Genesio, « JMA » ne pourra cacher ce choix, même si c’est aussi celui de Juninho, derrière l’étiquette d’homme du club dont disposait les trois derniers coachs passés par Lyon depuis Claude Puel (Rémi Garde, Hubert Fournier, Genesio). Les aprioris d’une frange du public lyonnais au sujet de Garcia sont négatifs, en raison de son passage chez l’un des principaux rivaux et de ce qu’il y a laissé comme trace, entre jeu décevant et communication douteuse. Des reproches qui collent à ceux faits à Genesio. En reprenant la main, Aulas est parti pour faire du vieux avec du neuf. Si ça ne fonctionne pas, ça pourrait ne pas lui être pardonné.

A voir aussi :
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À propos de l'auteur
Geoffrey Steines
Né un jour de France-Allemagne, j'ai tapé dans mon premier ballon à dix-huit mois et suis passé directement des tribunes du Parc des Princes au journalisme sportif. Formé à Media365, j'y suis revenu en 2015 après avoir bourlingué à l'étranger.