Sa sortie du silence
Je pense qu’il y a beaucoup de choses qui ont été écrites et dites à mon sujet. Aujourd’hui, j’ai envie de rétablir certaines vérités et de tourner la page Olympique de Marseille. J’en ai besoin pour les gens que j’aime. Je pense que cela fait un mois que je suis parti de l’Olympique de Marseille, et j’ai certaines choses à dire. On va refermer tranquillement la page Olympique de Marseille.
Son passage à l’OM
J’ai eu de très bons moments, j’ai de très bons souvenirs de l’Olympique de Marseille. J’arrive avec l’envie de réussir (ndlr : en juillet 2015), l’envie d’aider le groupe et l’Olympique de Marseille. Vincent Labrune, via certains intermédiaires, me contacte et m’explique le projet avec Marcelo Bielsa. A ce moment-là, il y a eu beaucoup de départs. Cette année-là, huit titulaires sont partis avec Imbula, Payet, Ayew, Gignac, Morel et j’en passe. Moi, on sait ce qui s’est passé avant. Je suis en inactivité pendant seize mois. J’arrive avec une vraie envie de réussir et beaucoup d’ambition.
Les raisons du divorce Marseille – Diarra
Je ne vais pas dire que cela a coincé, on va dire que le discours a changé. La vérité, c’est que l’on ne s’attendait pas à ce que je réalise la saison de l’année dernière. En arrivant à l’Olympique de Marseille, le vrai problème part de là. J’ai pris des engagements, le club a pris des engagements. Et jusqu’à preuve du contraire, j’ai respecté mes engagements. Encore aujourd’hui, l’Olympique de Marseille n’a pas payé de transfert, n’a pas payé les Russes (ndlr : le Lokomotiv Moscou). Par contre, l’Olympique de Marseille n’a pas respecté ses engagements envers moi. Le premier couac vient de là.
La fameuse clause de Lassana
La saison se passe plutôt pas trop mal pour moi. Sur le plan individuel, je réintègre l’équipe de France et je suis dans le bon wagon pour aller à l’Euro. Puis, il y a les sollicitations interne et externe. La vérité, c’est qu’il y a un problème qui va se poser : Lassana est libre… J’ai signé un contrat avec l’Olympique de Marseille, j’ai signé un sous-seing. Aujourd’hui, j’ai envie de savoir pourquoi on fait signer un sous-seing en France si on ne peut pas le respecter. J’ai entendu dire que j’avais signer mon contrat et que le sous-seing n’était pas valable. Moi, j’ai signé mon contrat dans les bureaux de l’Olympique de Marseille, et j’ai signé mon sous-seing au McDo. J’ai signé les deux documents en même temps. On ne peut pas dire que la présidence n’était pas au courant. Je n’ai pas inventé ce contrat… C’est du passé, mais j’ai du mal à comprendre. En France, il y a plein de joueurs qui ont été dans cette situation et qui le seront. On aura le temps d’en reparler.
Si je n’avais pas signé ce sous-seing, je ne serais jamais venu à l’OM. C’était la condition sinequanone. Je m’engageais à payer une supposée amende et l’OM s’engageait à me libérer en cas de proposition intéressante. On va dire des clubs qui étaient en Ligue des Champions. C’était ça le deal. A un moment donné, dès le mois de janvier, j’avais la possibilité de rejoindre des clubs plus huppés, mais il était hors de question de partir au milieu de l’année. L’OM m’a quand même tendu la main. Je me dois de finir l’année, mais je dis aussi que le club devra me libérer l’été prochain en cas d’offres de clubs qui disputent la Ligue des Champions. (…) A l’Olympique de Marseille, je peux regarder tout le monde : j’ai donné ce que j’avais à donner. (…) Ça a forcément un impact sur ma relation avec le club, l’entraîneur, sur beaucoup de choses. C’est une prise d’otage.
10,5 M€ d’amende avec le Lokomotiv
Aujourd’hui, on a trouvé un accord avec le Lokomotiv Moscou. Ce sera annoncé demain (lundi) ou après-midi (mardi) sur leur site internet. C’est une très bonne nouvelle. Avec Marseille, on s’est séparé et je leur ai fait cadeau de deux ans et demi de contrat au passage. J’ai réglé mon amende tout seul comme un grand. (…) Je n’ai aucune rancœur. Je suis parti et je n’ai pas demandé d’argent à Marseille. Je gagnais pourtant très, très bien ma vie à Marseille. (…)
Un deuxième couac
A partir du moment où on se regarde dans les yeux, il ne faut pas se trahir. Oui, je me suis senti trahi. Monsieur Eyraud, je ne peux pas lui en vouloir. On a eu de longues discussions. Il a pris les choses en marche. On a essayé de retourner le problème dans tous les sens. (…) Je lui ai dit et il ne pourra pas le nier : « cet été, il faut me libérer ». Cela ne va pas bien se passer. Je n’ai plus vingt ans, j’avais des possibilités. Oui, avec mon forfait à l’Euro, certains se sont posés des questions, mais ça fait partie du football. On ne va pas me l’apprendre mais avec le changement de présidence, on m’a promis que j’allais être libéré fin août et ça n’a pas été respecté. Une deuxième fois. (…) Quand fin août, on me dit que je peux partir avec le montant X, j’arrive avec un club qui m’intéresse. Je suis d’accord, le Comité aussi. Mais à Paris, je reçois un coup de téléphone de quelqu’un qui travaille avec M.Poulmaire. Il faut absolument que l’on se voit. On est le 29 ou le 30 août. J’ai ramené l’offre et c’est Günter Jacob qui est directeur sportif. Il voit avec la direction. Tout se passe comme convenu et je reçois ce coup de fil. On me demande de venir à Marseille pour rencontrer la probable future direction. Je suis flatté et je leur dis : « ce n’est pas un traquenard ? » « Non, ce n’est pas un traquenard ». (…) On m’explique qu’ils ont un projet, un très beau projet et que j’en fais partie intégrante. Je suis plutôt flatté, mais je veux partir. (…) Le lendemain, on me dit : « tu ne vas pas partir ». C’était un discours flatteur. En plus, mes coéquipiers m’ont nommé capitaine. Mais moi, je veux partir pour des raisons qui me regardent. C’est un deuxième couac et ça fait beaucoup.
Son avenir
Si je dois rejouer au foot, ce sera à partir de la saison prochaine. J’aime bien les États-Unis, il y a le Moyen-Orient aussi. C’est aussi une culture qui me correspond. Si je dois être honnête avec vous, ce sont les deux options.
Propos recueillis sur beIN Sports
