Choisir José Mourinho comme manager n’est jamais anodin. Clivant par sa personnalité, technicien peu réputé pour la qualité du jeu développé par ses équipes, le technicien portugais ne laisse personne indifférent. Mais peu importe l’impact philosophique ou footballistique des passages dans ses divers clubs, il y a une constante : il a gagné partout où il est passé. Même à Manchester United, d’où il a été poussé dehors dans une troisième saison où tout partait de travers. Même lors de son deuxième mandat à Chelsea, quand la troisième année était déjà celle de trop. Mourinho n’est pas un bâtisseur et ce syndrome de la troisième saison le poursuit de manière tenace. C’est tout le contraire de Mauricio Pochettino, le coach qu’il a remplacé ce mercredi sur le banc de Tottenham.
1.89 – Jose Mourinho’s points per game ratio at Manchester United (1.89) was exactly the same as Mauricio Pochettino’s at Tottenham Hotspur in the Premier League (1.89). Replacement. pic.twitter.com/HUrTkXf3ue
— OptaJoe (@OptaJoe) November’] 20, 2019
Mourinho a gagné plus de titres que Tottenham…
Tout en rondeur et armé d’une idée de jeu forte, le technicien argentin était à la base du projet des Spurs depuis 2014. Il a fait progresser saison après saison un groupe stable pour l’installer dans le Top 5 de Premier League, l’amener jusqu’à la 2eme place en 2016-17 et à la finale de la Ligue des Champions en juin dernier. Sans réussir à décrocher la timbale, et c’est bien là tout le problème. Tottenham n’en peut plus d’attendre. Le club londonien n’a pas ajouté de ligne à son palmarès depuis une victoire en FA Cup en 1991. Son dernier titre de champion d’Angleterre remonte à 1961. En tout, les Spurs ont décroché 17 trophées majeurs dans leur histoire. Mourinho en compile 22 depuis le début de sa carrière.
4 – Jose Mourinho has won the league title in every country in which he has managed: Portugal, England, Italy and Spain. Respect. pic.twitter.com/WAGEmtnkdK
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Mourinho n’arrive pas en terrain miné
C’est pour ça que le natif de Setubal vaut le coup de prendre le risque. Avec lui, Daniel Levy ne mise plus sur du long terme, comme il le faisait avec Pochettino. Mourinho est un homme du temps court, sa méthode ne marche qu’un temps. S’il a en partie perdu son mojo, il a néanmoins connu des succès encore récemment, en remportant la Ligue Europa avec MU en 2017, par exemple. Le « Special One » arrivera aussi dans un contexte relativement favorable. Les Spurs avaient l’habitude de produire un jeu léché sous Pochettino et son style plus restrictif pourrait heurter la sensibilité de ses joueurs comme des supporters. Mais le discours de l’ancien défenseur du PSG ne passait plus et ce sont aussi ses hommes qui ont réclamé un changement sur le banc. L’arrivée de Mourinho a de quoi impulser une nouvelle dynamique et relancer un effectif qui a très peu bougé sur les cinq dernières saisons.
Tottenham à l’épreuve du feu
Le Portugais devrait probablement attendre davantage de mouvements pour régénérer Tottenham. Réputé pour ne pas être ultra-dépensier sur le marché des transferts, Levy devra sortir le carnet de chèques, peut-être même dès janvier, pour satisfaire Mourinho. Ce dernier se sert régulièrement des médias pour demander des renforts, quand Pochettino défendait autant que possible l’institution, jusqu’à faire part de sa frustration la saison passée devant le peu de moyens mis à sa disposition. S’il est énervé, le « Mou » le fera aussi savoir, dans un style plus spectaculaire et percutant que son prédécesseur. Après la glace, Tottenham a fait le choix du feu. Quitte à apporter du sang neuf, c’est pour un virage à 180 degrés que les Spurs ont opté. Un pari qui ne sera réussi qu’en gagnant. Et vite, si possible.
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