Mercato – Barbosa : « Arrêter maintenant, ce serait plus qu’un crève-cœur »

CEDRIC BARBOSA
Même s’il ne souhaite pas poursuivre l’aventure à Evian en National, Cédric Barbosa n’a pas envie pour autant de raccrocher. A 40 ans, le joueur polyvalent aux 500 matchs en pro aspire à un nouveau challenge et vivrait très mal de devoir arrêter maintenant.

Cédric Barbosa, à 40 ans, avez-vous toujours faim de ballon ?
Oui, c’est indéniable. Moi, j’ai encore envie. Malheureusement, le fait qu’on soit descendu, ça a un peu contrecarré mes plans. Si on était resté en L2, j’aurais eu une année supplémentaire, et ça m’aurait permis de finir tranquillement. Mais je n’ai pas envie de retourner en National, et pas seulement pour l’aspect sportif. Pour le National, je ne suis pas prêt à faire autant d’efforts. Pour la L2 ou la L1, je les ferai les yeux fermés.

Mais à un club de niveau supérieur au National, vous ne diriez pas non ?
Bien sûr que non. J’ai envie de faire encore un an. Si je voyais que j’étais à la rue et que je n’avançais plus, je me mettrais devant la glace et je me dirais qu’il faut que j’arrête. Beaucoup reculent à mon âge, mais, moi, j’avance. J’ai envie de me faire plaisir et d’apporter quelque chose. Je fonctionne année par année, donc signer un an dans un club pour filer un coup de main, ça ne me fait pas peur, mais je ne suis pas seul décideur.

Vous êtes un joueur polyvalent, et même très offensif. Cela pourrait peser dans la balance auprès des éventuels clubs intéressés…
Oui, surtout que je peux jouer à tous les postes offensifs, mais le rôle de sentinelle peut aussi me convenir. Je jouais dans un rôle de numéro huit auparavant, un peu entre les deux, mais à l’ETG, j’ai joué dans un rôle très offensif, qu’il s’agisse du poste de milieu gauche, en-dessous de l’attaquant ou même attaquant, et ça a porté ses fruits. A la fin, j’ai joué quasiment attaquant. J’ai marqué sept buts parce que celui contre Nîmes, c’est moi qui le mets. J’ai fait deux passes, j’ai amené deux penalties. A 39 ans et demi-40 ans, j’ai fait 32 matchs sur 38, et pas parce qu’on m’a fait plaisir.

Etes-vous en contact avec des clubs ?
J’ai discuté avec des entraîneurs et quelques présidents. Les entraîneurs savent très bien ce que je peux leur apporter de par mes qualités et mon expérience, mais ils sont confrontés à leurs présidents. Déjà que ce n’est pas facile de vendre un joueur de 33 ou 34 ans, imaginez pour un joueur de 40 ans ! Ma situation est compliquée, mais je ne désespère pas. Je vais patienter, il y aura sûrement un club qui aura besoin d’un joueur au dernier moment. Vu que je suis libre, je peux signer à tout moment.

Barbosa : « Carvalho joue l’Euro, ça veut dire qu’on peut encore jouer à mon âge »

Vous avez appelé vous-même le président d’un club. Que vous a-t-il dit ?
Déjà, il a été honnête, c’est très appréciable. Il ne m’a pas fermé complètement la porte, il m’a dit qu’il fallait que je fasse une croix sur ça pour le moment, mais que ça peut être quelque chose d’intéressant éventuellement. Pourquoi lui ? Parce que j’ai eu son entraîneur, qui n’était pas fermé, donc je voulais savoir ce que lui en pensait directement. Malheureusement, c’est mon âge qui me ferme beaucoup de portes, c’est dommage, mais c’est la vie, c’est comme ça, je ne pleure pas (rires). Mais c’est dommage de se savoir en forme comme je le suis, bon pour un mec de 40 ans, et d’être obligé d’arrêter parce que ton club a dégringolé et que tu ne peux pas en profiter, même en ayant fait une bonne saison.

A quoi aspirez-vous aujourd’hui comme challenge ?
Je veux jouer à un bon niveau. En Ligue 1 ou en Ligue 2, si c’est la France, mais je suis ouvert à tout ce qui peut se présenter, parce que j’ai envie de jouer et de montrer qu’on peut encore jouer au foot à 40 ans. Ricardo Carvalho joue l’Euro à 38 ans, Rafael Marquez est encore en sélection mexicaine à 37 ans, ça veut dire que je peux encore jouer dans certains championnats à mon âge, même si c’est juste pour filer un coup de main. Je sais que ce n’est pas évident de faire confiance, car il y a des risques. Ce n’est pas simple de faire le pari, mais moi, la saison dernière, j’ai été absent trois semaines en tout. Des jeunes joueurs ont été absents plus longtemps que moi.

Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?
J’ai envie de filer un coup de main. Après, je suis lucide : il faut que je trouve quelqu’un qui n’ait pas peur de me faire confiance, qui soit un peu fou peut-être et qui ait conscience de tout ce que je peux lui apporter. Alors, je ne ferai que peut-être qu’une vingtaine de matchs sur les 38, mais il y a des clubs qui vont être confrontés à la Coupe d’Afrique des Nations. Ils savent que je suis une valeur sûre et qu’ils peuvent compter sur moi. C’est un état d’esprit. Si je dois arrêter maintenant, ce sera plus qu’un crève-cœur, mais plus ça va et plus je me prépare à l’après dans ma tête. J’ai commencé un peu, mais ce n’est pas ma priorité. Je me donne jusqu’au 15 septembre.

En attendant, vous allez vous entraîner seul, pour la première fois de votre carrière…
Oui, tout seul. Je me suis bien reposé, car cela fait trois-quatre ans que je tire pas mal sur la machine (sic). Surtout au niveau psychologique, avec des saisons très difficiles. J’ai bien coupé, ça m’a fait du bien. Je m’entretenais quand même de temps en temps, mais là je vais attaquer sérieusement. Je vais me faire un programme personnalisé et je vais essayer de trouver des potes pour pouvoir faire de petits matchs ou du foot en salle, histoire de ne pas faire que courir, mais d’être prêt le plus rapidement possible au cas où il y aurait une opportunité d’un club qui voudrait me faire confiance.

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À propos de l'auteur
Aurélien Canot
Dingue de sports, je me suis naturellement orienté vers le journalisme sportif. Féru d'actualité, j'adore par ailleurs mettre mon nez dans les coulisses du sport pour vous faire découvrir sa face cachée. Ex-membre de Sporever estampillé 365 de la tête aux pieds.