Liga – Real Madrid : Vinicius, 16 ans et symbole d’un Mercato toujours plus irrationnel

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Annoncé comme la nouvelle pépite du football brésilien, Vinicius Junior a été enrôlé par le Real Madrid. A 16 ans, le joyau de Flamengo symbolise à lui seul le nouveau cap franchi dans la démesure par les mastodontes européens dans la course à l’armement sur le marché des transferts.

Le foot à l’heure des « millenials » : on y est. Le Real Madrid a bouclé mardi le transfert de Vinicius Junior, joyau de Flamengo né le 12 juillet 2000, soit dix jours après le dernier sacre des Bleus à l’Euro. La question n’est pas encore de savoir s’il faut s’en émerveiller, ou plutôt s’en inquiéter. Le Brésilien n’a joué qu’une douzaine de minutes avec les professionnels, précisément pour satisfaire l’accord contractuel noué entre le club rubro-negro et l’autocratique Maison Blanche, au détour des règles élémentaires en matière de recrutement. Mais Vinicius ne sera officiellement merengue qu’à l’été 2018, année de sa majorité. Ainsi son transfert n’aura rien de suspicieux aux yeux de la FIFA.

Au moins 61 millions d’euros générés par un transfert programmé

Elle a récemment interdit d’affaires le Real Madrid pour deux périodes de mutations suite à l’achat de joueurs mineurs, condamnation réduite à une par le Tribunal Arbitral du Sport. Mais l’engagement existe. Selon O Globo, Flamengo a signé une obligation de vente du joueur au Real Madrid, moyennant un chèque de 45 millions d’euros, auquel s’ajouteront environ 16 millions supplémentaires en commissions et bonus en tous genres. Autour de cette entente gravite une multitude d’arrangements. L’attaquant a ainsi prolongé avec son club formateur son contrat jusqu’en 2022, et y sera prêté une saison, jusqu’en juin 2019. Passés les chiffres, l’intérêt du Real Madrid pour l’ado suscite aussi les interrogations.

Un transfert de défiance envers le Barça ?

Vinicius fleure peut-être le prodigieux, au regard de quelques rencontres disputées avec la sélection brésilienne U17, et des affirmations de Casemiro, pilier du système de Zinédine Zidane au Real : « Il a beaucoup de potentiel et une immense qualité. Nous savons qu’il sera très important pour nous. Je ne sais pas si le Real Madrid a bouclé le transfert. Mais si c’est le cas, c’est un formidable travail, parce qu’il est un grand joueur », a confié le milieu de terrain à Globoesporte.com. Mais une trentaine de matchs engloutis, même de façon remarquable, avec les apprentis auriverde, n’aurait certainement pas suffi à convaincre les dirigeants madrilènes -même s’ils sont réputés pour avoir le stylo léger- s’il n’y avait pas eu un intérêt prononcé de l’ennemi juré, le FC Barcelone.

Plus de jurisprudence Robinho

En mars dernier, alors que les premières rumeurs l’envoyaient en Europe, la télévision brésilienne s’était empressée de questionner Vinicius, à la manière de Jacques Martin dans « L’école des fans ». Son idole ? Neymar. Le meilleur joueur du monde ? Lionel Messi. Pour les médias espagnols, Florentino Pérez et ses hommes ont bouclé l’opération à la vitesse de l’éclair pour ne pas subir un nouvel affront, quatre ans après avoir laissé filer Neymar en Catalogne dans les conditions que l’on connaît. A l’époque, « Ney » offrait néanmoins bien d’autres garanties, certifiées par près de 140 buts en 225 matchs avec Santos, un statut d’international A, et quelques titres honorifiques. Mais la jurisprudence Robinho a volé en éclats, le football s’est dépourvu d’habitudes rationnelles. Vinicius, qui n’avait que 7 ans lors du dernier titre majeur du Brésil, en Copa América, en sera une coqueluche inédite. Ou une victime de plus.

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