Liga – Real Madrid : Pourquoi Santiago Solari s’est imposé comme une évidence

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Le Real Madrid a annoncé mardi faire de Santiago Solari son entraîneur principal avec un contrat jusqu’en 2021. Un intérim qui s’est rapidement transformé en solution pérenne, faute de mieux. Voici les raisons qui ont poussé les Merengue à opérer ainsi.

Parce que le redressement du Real est spectaculaire

Mine de rien, il y a un réel effet « Solari » sur les résultats du Real Madrid. Nommé à la place de Julen Lopetegui dans la foulée de la fessée reçue par les Merengue dans le Clasico à Barcelone (5-1), le technicien argentin a remporté ses quatre matchs sur le banc. Son équipe a surtout inscrit 15 buts sur ces rencontres, alors même qu’elle a battu plus tôt dans la saison le record de la plus longue disette offensive de l’histoire du club. L’identité des adversaires sur la route des Madrilènes a certes bien aidé (Melilla, Real Valladolid, Viktoria Plzen, Celta Vigo). Mais après tout, Valladolid était 6eme de Liga avant de se rendre à Santiago-Bernabéu et les Tchèques avaient causé des soucis au Real à l’aller (2-1) avant d’exploser au retour (0-5). Sans bouleverser l’équipe-type, Solari a déjà fait des choix forts, en faisant de Thibaut Courtois son gardien titulaire, par exemple. Homme de base de Lopetegui, qui en avait déjà fait le leader technique de la Roja, Isco n’a toujours pas débuté un match sous le nouveau régime. La destitution de l’ancien de Malaga symbolise le penchant de Solari pour un jeu plus direct, avec Gareth Bale et Lucas Vazquez pour entourer Karim Benzema.

Parce qu’il fallait de la stabilité, et vite

Après des années d’activité limitée sur le marché des transferts, le Real Madrid envisage de casser la tirelire cet hiver et pourrait y dépenser au moins 200 millions d’euros. Impossible d’attirer des joueurs majeurs sans ligne claire au sommet de la pyramide, et en particulier au poste d’entraîneur. Faute d’avoir réussi à convaincre Antonio Conte, qui était la priorité de Florentino Pérez au moment du limogeage de Lopetegui, le Real a préféré rester dans la continuité du travail réalisé ces dernières saisons, qui a rapporté trois Ligues des Champions consécutives au club. En donnant un contrat de trois ans à Solari, le club merengue a surtout démontré qu’il ne se laisserait pas embarquer dans une nouvelle période d’instabilité et qu’il voulait construire sur du long terme. Toujours rassurant à l’heure d’aller démarcher des joueurs de renom.

Parce que l’exemple Zidane a ouvert la voie

S’il n’y avait pas eu Zinedine Zidane, il n’y aurait certainement pas Solari aujourd’hui. Comme son prédécesseur français sur le banc, le natif de Rosario a tout connu avec le Real : cinq saisons comme joueur, une année à entraîner les équipes de jeunes (U18 puis U19) et plus de deux saisons sur le banc du Castilla. Solari connait exactement le fonctionnement du club et celui de Pérez, avec qui il n’est pas si aisé de collaborer. Le président merengue ayant été pris de court avec le départ précipité de ZZ, ce qu’il avait lui-même concédé, il avait mal fait les choses avec Lopetegui, dont l’arrivée avait été officialisée quelques jours avant la Coupe du Monde qu’il devait disputer avec l’Espagne. Il a cette fois opté pour la solution de facilité en choisissant la promotion interne avec l’ancien milieu offensif international argentin. Mais si Zidane n’avait pas connu un tel succès, Pérez aurait certainement hésité avant de prendre cette décision. Elle s’est imposée comme une évidence.

Parce que la greffe ne prend pas avec des coachs hors du sérail

C’est un euphémisme, mais il n’est pas simple de se poser sur le banc du plus grand club du monde, y compris pour les entraîneurs les plus expérimentés. Il y a un contexte particulier à maîtriser, une pression quotidienne à gérer et une exigence de résultats permanente à satisfaire, tout en étant fidèle à une certaine conception du football. Pour avoir tous ces codes, mieux vaut être du cru, comme Zidane et Solari, qui ont connu sous toutes ses coutures le Real Madrid version Florentino Pérez. Lopetegui avait beau y avoir joué deux saisons, c’était dans les années 80-90, à une toute autre époque pour le club. Avant Zidane, une flopée d’entraineurs de renom avait échoué (Benitez, Pellegrini, Juande Ramos, Schuster, Capello, Luxemburgo, Camacho, Queiroz), alors que José Mourinho a laissé une trace mitigée, pour ne pas dire plus. Il n’y a finalement que l’immense Carlo Ancelotti qui a dompté le Real sans être issu du sérail. Et encore, l’histoire s’est terminée en eau de boudin après deux saisons…

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À propos de l'auteur
Geoffrey Steines
Né un jour de France-Allemagne, j'ai tapé dans mon premier ballon à dix-huit mois et suis passé directement des tribunes du Parc des Princes au journalisme sportif. Formé à Media365, j'y suis revenu en 2015 après avoir bourlingué à l'étranger.