L’ascension fulgurante de Wendel
En janvier dernier, il était un parfait inconnu. Même dans l’Etat de Rio de Janeiro, où il est né et où il a débuté, au sein du modeste club des Tigres do Brasil. Arrivé à Fluminense dans l’anonymat, Wendel a passé plusieurs semaines à s’entraîner avec les professionnels avant d’être titularisé, pour la première fois, en février, lors d’une rencontre sans enjeu de la Coupe Guanabara. Devenu incontournable en quelques matchs, il a rapidement été convoqué par sa direction, en mai, pour signer un nouveau contrat le liant au club jusqu’en 2020, salaire multiplié par 17 (!) à la clé. D’inconnu à star du Flu, le joueur de 20 ans a changé de statut en un temps réduit. Trop réduit ? Peut-être. « Il a radicalement changé de vie. Il va devoir faire preuve de maturité », rapportait l’un de ses coéquipiers. Et pour cause…
Ces derniers mois, des problèmes de comportement récurrents
Unai Emery a déjà de nombreux gros ego à gérer. Et l’arrivée de Wendel pourrait encore lui donner du fil à retordre. Ces dernières semaines, le milieu de terrain brésilien a considérablement agacé son entraîneur, Abel Braga, pour des écarts de comportement. En interne, son coach lui a d’abord reproché ses multiples retards aux entraînements, avant de l’allumer publiquement, après un choc contre Flamengo pour lequel il avait décidé de le mettre à l’écart, le 12 octobre dernier. « Je ne vais pas commencer à faire mon équipe en me concentrant seulement sur les états d’âme d’un seul joueur, avait-il lâché, avant de critiquer l’entourage du prodige. Il est probablement très mal conseillé. Un garçon qui a atteint ce niveau doit avoir du discernement : aller au Paris Saint-Germain doit être une raison de plus pour se comporter en professionnel. »
L’Europe pour y emmener sa famille
L’histoire de Wendel est malheureusement celle de milliers d’autres brésiliens. Issu d’une famille pauvre, le milieu de terrain brésilien a grandi sans son père. Avant d’imaginer l’Europe et le PSG comme un terrain de jeu bien mieux exposé, le surdoué de Fluminense rêvait du Vieux Continent pour mettre ses proches à l’abri du besoin. En avril dernier, alors qu’il n’était pas encore ce qu’il est devenu, à savoir le jeune le plus en vue du championnat auriverde, Wendel avait déjà planifié la suite de sa carrière. « Je veux faire l’histoire ici, à Fluminense. Et ensuite, je veux aller en Europe et y emmener ma mère et ma cousine. Elles sont tout pour moi ». S’il laissera quelques bons souvenirs au Tricolor, le prodige ne s’est pas donné le temps de s’y faire une place historique ou mémorable, comme l’avait fait, par exemple, Neymar à Santos. Parce que pour un jeune ayant son passé, l’appel de l’Eldorado européen prévaut sur tout le reste.
Wendel, comme Gonçalo Guedes ?
Visiblement (enfin) bouclé, le transfert de Wendel au Paris Saint-Germain a traîné sur la longueur. Le club de la Capitale aurait pourtant noué un accord avec Fluminense dès le 11 novembre dernier, lorsque Antero Henrique et Maxwell ont fait le voyage jusqu’à Rio pour affiner les modalités de paiement. Oui mais voilà : le surdoué de Duque de Caxias ne faisait pas l’unanimité en interne, comme l’avait révélé le journal L’Equipe à la fin du mois dernier. La volonté d’Unai Emery, notamment, est restée floue. En conférence de presse, le technicien espagnol s’était volontairement placé à distance du transfert : « Je sais que le club travaille sur des choses pour le présent et le futur. Moi, je pense au présent ». Wendel pourrait donc être le fruit d’une vision long-termiste, comme l’avait été Gonçalo Guedes, il y un an.
Le Portugal le voulait… et l’aura ?
Le Paris Saint-Germain soigne l’arrivée de Wendel depuis plusieurs mois. Pourtant, le club de la Capitale n’a pas été le premier club européen à se renseigner à son sujet. Au printemps dernier, le CSKA Moscou et le Sporting Portugal avaient déjà manifesté un intérêt. Au début du mois d’août, le très sérieux Diario de Noticias, quotidien portugais, assurait que le milieu de terrain avait « un pied au FC Porto ». Mais le fair-play financier a annihilé toutes les chances des Dragons et Antero Henrique, ancien dirigeant portista, a profité de son réseau pour l’attirer au Paris Saint-Germain. Les deux clubs portugais, dans l’incapacité financière de s’aligner sur le montant du transfert, estimé à 10 millions d’euros, sont aujourd’hui évoqués pour accueillir le prodige en janvier prochain, sous la forme d’un prêt. Le PSG ne souhaite pas lui faire perdre du temps, comme il l’avait, il y a un an, avec Gonçalo Guedes.
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