L1 – PSG : Prolongation, niveau, rôle… Blaise Matuidi, ça devient très flou

MATUIDI
Retenu par Paris l’été dernier, Blaise Matuidi n’a toujours pas prolongé son contrat avec le PSG. Et son rôle pour la deuxième partie de saison pourrait être remis en danger dans la foulée d’une prestation inquiétante contre Monaco (1-1). Autant de questions sans réponses pour l’instant.
« On n’a pas vu le meilleur de Paris », reconnaissait Blaise Matuidi dans les couloirs du Parc des Princes dimanche, après le nul du PSG contre Monaco (1-1). La phrase aurait tout aussi bien pu décrire sa prestation personnelle. Rarement le milieu international des Bleus (29 ans, 55 sélections) a semblé aussi emprunté dans une affiche de cette importance. « Je n’ai pas fait un très bon match par rapport à ce que je peux faire, a-t-il indiqué au Football Show sur beIN Sports lundi. J’aurais pu participer plus au jeu. J’avais l’impression d’être parfois très haut. A moi de rectifier le tir. » Matuidi avait pris pour excellente habitude de répondre présent dans les chocs, d’élever son niveau de jeu quand la pente s’élevait. Voilà pourquoi les dirigeants parisiens avaient tout fait pour le conserver l’été dernier, quand la Juventus Turin était venue toquer à la porte avec une offre autour de 30 millions d’euros. Nasser Al-Khelaïfi avait bloqué le joueur et Emery, qui n’en faisait pas une priorité initialement, avait fini par comprendre pourquoi.

Matuidi : « C’est du passé et je suis fier d’être au PSG »

L’entraîneur du PSG s’était même montré dithyrambique avec l’ancien Stéphanois lors d’une conférence de presse mi-octobre, avant la réception du FC Bâle en Ligue des Champions (3-0). « Sans seulement parler de sa qualité, il est un des joueurs qui sont le cœur de l’équipe. Quand je suis arrivé ici, je ne le connaissais pas. Pour moi, c’est un joueur important sur le terrain et dans le vestiaire. » Sur la rumeur Juventus, Matuidi a reconnu lundi qu’il avait été proche de céder aux sirènes turinoises. « Il y a eu des discussions, un intérêt. Au retour de l’Euro, il y a eu des discussions avec mon agent et le club aussi. Je voulais savoir la situation du coach qui avait changé au PSG. Une fois que j’ai discuté avec lui, c’était assez clair. Il fallait ensuite régler certaines choses avec les dirigeants. Honnêtement, j’ai hésité à un moment donné. Je suis très heureux aujourd’hui au PSG. C’est du passé et je suis fier d’être au PSG. J’espère porter les couleurs parisiennes le plus longtemps possible. »

Un contrat qui court jusqu’en 2018

Pour cela, il faudrait que Matuidi prolonge son contrat, qui court actuellement jusqu’en juin 2018. Des négociations ont débuté depuis des mois entre le clan du Toulousain de naissance, Mino Raiola en tête, et l’état-major du quadruple champion de France. Sans qu’elles n’aboutissent pour l’instant. « Ma prolongation de contrat est toujours d’actualité, je laisse mon agent gérer, il y a des discussions en cours, avait confié Matuidi à Europe 1 en novembre. C’est lui qui s’occupe de ça, moi ma priorité, c’est le terrain. » Mais tout est lié. Après avoir rendu de belles copies en Ligue des Champions, notamment sur la double confrontation avec Arsenal (1-1, 2-2), le vice-champion d’Europe 2016 marque le pas. Avec son style de jeu, il a besoin d’être à 100% physiquement et ce n’est clairement pas le cas depuis deux bons mois. La faute peut-être au contrecoup de l’Euro. Déjà en 2014-15, il avait payé l’enchaînement à la suite de la Coupe du Monde et fonctionné sur courant alternatif par périodes.

Aucun but en L1 cette saison

Autre problème : Matuidi n’a toujours pas marqué le moindre but cette saison en L1, lui qui tourne à 4,5 de moyenne par championnat depuis quatre ans. Il en a planté deux en C1, mais son déficit d’efficacité pose néanmoins question, d’autant qu’Adrien Rabiot et Marco Verratti ont déjà trouvé les filets. L’ex-Troyen assure pourtant que ça n’a rien à voir avec des consignes différentes que lui donneraient Unai Emery par rapport à Laurent Blanc. « Elles n’ont pas changé. J’ai le même rôle dans ce 4-3-3, où je peux me projeter. C’est vrai que c’est avec un peu moins de réussite que ces derniers temps. Les adversaires nous connaissent mieux aussi. Je peux toujours me projeter et apporter du soutien aux attaquants. J’aimerais être plus décisif qu’actuellement mais, dans le jeu, je n’ai pas de frein et j’ai toujours la même liberté. A moi de continuer d’aller de l’avant, centrer et marquer aussi. » C’est dans ce rôle d’homme à tout faire du PSG, où Matuidi a pris une autre dimension du temps de Carlo Ancelotti, qu’il s’était rendu indispensable.

Toujours membre du onze-type ? Pas certain

Mais l’est-il encore pour le bon fonctionnement du PSG ? Emery aurait tendance à le penser, puisqu’il l’a titularisé lors de tous les grands matchs cette saison, aussi parce qu’il a échappé à une infirmerie que ses concurrents ont tous visité ces derniers mois. Son coach l’avait même décalé en ailier gauche lors des deux matchs contre Arsenal ou face à Nice (2-2). Une exception toutefois : Matuidi avait débuté sur le banc le Clasico contre l’OM (0-0) et était entré en jeu lors de la dernière demi-heure. Verratti et Rabiot lui avaient été préférés, Angel Di Maria ayant encore à l’époque du crédit auprès d’Emery. Si ses deux partenaires du milieu retrouvent ensemble la pleine possession de leurs moyens d’ici la fin de la saison, il n’est pas certain que le numéro 14 du PSG soit toujours considéré comme un membre à part entière du onze-type. Surtout qu’avec trois recrues arrivées dans le secteur offensif cet hiver, il ne pourra plus jouer les solutions de secours dans le trio de devant. Les cinq mois à venir devront apporter des réponses à des questions qui n’en ont pas. Pour clarifier un cas qui pourrait devenir épineux pour Paris.

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À propos de l'auteur
Geoffrey Steines
Né un jour de France-Allemagne, j'ai tapé dans mon premier ballon à dix-huit mois et suis passé directement des tribunes du Parc des Princes au journalisme sportif. Formé à Media365, j'y suis revenu en 2015 après avoir bourlingué à l'étranger.