L1 – PSG : Emery-Tuchel, la même histoire deux ans plus tard

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Thomas Tuchel est le nouvel entraîneur du PSG. Un épilogue surprenant, tant la progression ne saute pas aux yeux avec l’entraîneur du Borussia Dortmund, qui présente par ailleurs un profil très proche à celui de son homologue basque il y a deux ans au moment de sa signature à Paris.

Dans les tuyaux depuis plus d’un mois, l’arrivée de Thomas Tuchel au PSG a donc été officialisée ce lundi après-midi par le club de la Capitale. Un contrat de deux ans a été signé par l’ancien entraîneur de Dortmund. Un choix validé par Doha, qui a pris la main sur ce dossier après avoir laissé Nasser Al-Khelaïfi en première ligne dans la recherche d’un entraîneur pour l’après-Laurent Blanc. Le pari tenté avec le technicien allemand ne manque pourtant pas de surprendre. Parce qu’à première vue, il n’est pas si différent de celui à qui il doit emboîter le pas à Paris et sa nomination laisse la sensation d’un retour deux ans en arrière.

22 matchs européens pour Tuchel, près de 100 pour Emery

Comme Emery au moment de son arrivée, Tuchel n’a pas encore entraîné de clubs de la dimension du PSG. Le natif de Krumbach (44 ans) n’a même pas une once du CV de son homologue basque, triple vainqueur de la Ligue Europa quand il avait signé dans la Capitale à l’été 2016, tout en étant passé sur les bancs de Valence, du Spartak Moscou ou du FC Séville. Tuchel a, lui, dirigé Augsbourg pendant une saison, avant d’en passer six à Mayence puis de rejoindre le Borussia Dortmund, pour sa seule expérience dans une équipe ayant l’ambition et les moyens de viser haut. Il y a marqué son passage de son empreinte, avec un jeu chatoyant produit dans un 4-3-3 modulable selon les besoins. Il a fini meilleur deuxième de l’histoire de Bundesliga derrière le Bayern Munich de Pep Guardiola en 2016, remporté la Coupe d’Allemagne en 2017 et atteint les quarts de finale de la Ligue des Champions la même année, un stade de la compétition jamais atteint par Emery. Mais il a participé en tout à 22 matchs européens, contre 94 pour le Basque avant son aventure parisienne, à titre de comparaison.

Maîtrise du français, joueur modeste, inexpérience du haut niveau…

Si Tuchel, comme Emery, a régulièrement maximisé le potentiel de son effectif, menant Mayence jusqu’à la 5eme place de Bundesliga et une qualification pour le 3eme tour préliminaire de Ligue Europa, il n’a pas une grande expérience du haut niveau. A l’instar de son prédécesseur à Paris, avec lequel il partage sa maîtrise préalable du français, point important pour les dirigeants parisiens, son parcours de joueur est plus que modeste (Stuttgarter Kickers, Ulm) et il n’a jamais vécu dans un groupe de stars. C’est pourtant ce qu’il devra gérer au PSG. Il s’inscrit aussi dans la lignée de l’Espagnol dans le sens où il figure parmi les valeurs montantes du coaching européen et a convaincu avant tout par son appétence pour l’aspect tactique du jeu. Discipline assumé de Guardiola, Tuchel est escorté d’une réputation flatteuse, avec un jeu de possession à outrance, proche de celui pratiqué sous Laurent Blanc. Mais une question évidente se pose : sera-t-il capable de réussir là où son prédécesseur a échoué, en imposant ses idées à un effectif pas si malléable et peu réceptif au style démonstratif d’Emery ?

Un profil excitant sans garanties

Impossible de répondre à l’avance, mais la progression ne saute pas aux yeux au premier abord. Surtout que la personnalité de Tuchel est encore plus clivante que celle d’Emery, avec comme exemple sa gestion du cas Pierre-Emerick Aubameyang au BVB, et le risque d’une incompatibilité d’humeur sera bien présent. En optant pour l’ancien du Borussia, dont le domaine de compétence semble plus élargi, notamment sur la diététique, les propriétaires qataris restent dans la démarche de miser sur la nouvelle pépite des entraîneurs plutôt que de s’attacher les services d’une valeur sûre. Choix par défaut ou pas, après avoir activé les pistes menant à Carlo Ancelotti, Luis Enrique ou Antonio Conte, Tuchel présente un profil excitant sans offrir de réelles garanties dans un club au désir avoué de remporter la Ligue des Champions à moyen terme. Comme Emery avant lui. A lui de prouver qu’il est fait d’un autre bois que le Basque.

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À propos de l'auteur
Geoffrey Steines
Né un jour de France-Allemagne, j'ai tapé dans mon premier ballon à dix-huit mois et suis passé directement des tribunes du Parc des Princes au journalisme sportif. Formé à Media365, j'y suis revenu en 2015 après avoir bourlingué à l'étranger.