L1 – Monaco : Thierry Henry prendrait un risque nécessaire en revenant à Monaco

THIERRY HENRY
Piste prioritaire pour remplacer Leonardo Jardim sur le banc de Monaco, Thierry Henry se mettrait en danger en reprenant le 18eme de L1 pour sa première expérience comme numéro 1. Mais il n’a pas vraiment d’autre choix pour lancer pour de bon sa nouvelle carrière.

A force d’être de toutes les listes établies par les dirigeants de clubs européens ambitieux en quête d’un nouvel entraîneur, Thierry Henry va bien finir par dénicher le challenge qui lancera pour de bon sa deuxième carrière. Après Bordeaux et Aston Villa, c’est le projet de l’AS Monaco qui se présente, avec le probable limogeage de Leonardo Jardim. Certainement le plus séduisant sur le papier. Parce que le club de la Principauté reste sur cinq saisons consécutives terminées sur le podium de L1 et dispose de ressources importantes pour satisfaire les désirs d’Henry, dont le retour sur le Rocher, où il a découvert le monde professionnel comme joueur, serait une excellente façon de boucler la boucle. Mais le natif des Ulis ne doit pas faire de sentiments, ce n’est de toute manière pas le genre de la maison. S’il doit se lancer dans l’aventure monégasque, c’est avec des garanties auprès de ses dirigeants d’avoir les moyens de redresser un groupe en plein doute, 18eme de L1 et vainqueur d’un seul de ses 12 matchs de la saison toutes compétitions confondues.

Henry n’a pas suivi la voie des champions du monde

Récupérer en plein exercice une équipe dans un tel marasme, ce n’est clairement pas idéal pour débuter dans le métier d’entraîneur. Henry est certes adjoint de Robert Martinez dans la sélection belge depuis deux ans. Il est même passé de T3 à T2 après la Coupe du Monde 2018, où les Diables Rouges ont réussi la meilleure performance de leur histoire (3emes) sous son influence non négligeable. Mais il sera bien différent d’être le numéro 1 en club qu’être le 2 ou 3 en équipe nationale. Il ne faut pas s’y tromper, Henry découvrirait un nouveau job, dans une situation loin d’être idyllique. En réalité, il n’a pas vraiment d’autre choix. Sa carrière de joueur en Europe a pris fin depuis trop longtemps pour bénéficier toujours de la même aura et il s’est trop éloigné de ses anciens clubs pour y faire ses classes avant de prétendre à une promotion interne jusqu’à l’équipe première. Il s’est ainsi fermé les passages empruntés par ses compères champions du monde en 1998 et reconvertis comme coach, que ce soit Laurent Blanc ou Didier Deschamps dans le premier cas, ou Zinedine Zidane et Patrick Vieira dans le second. Même si l’actuel entraîneur de Nice n’a pas patienté suffisamment pour passer éventuellement derrière Pep Guardiola.

« Thierry est prêt pour entraîner des grandes équipes »

Henry est dans l’obligation de sauter sur une opportunité qui se présente, peu importe les conditions, ou presque. Et encore, le challenge monégasque n’est pas si terrible. Leonardo Jardim ayant échoué avec cet effectif là où il avait toujours réussi à s’accommoder des changements incessants de joueurs jusque-là, le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France bénéficiera de circonstances atténuantes dès le départ et d’un a priori positif auprès des suiveurs. « Thierry est prêt pour entraîner des grandes équipes, a assuré Thomas Meunier mercredi. Il connaît son métier et a acquis de l’expérience avec l’équipe nationale. » Il aura aussi du temps dans un contexte où la pression n’étouffe personne, même si sa simple présence suffira à ce que la loupe médiatique ne grossisse les traits en Principauté. Après tout, Deschamps avait connu une première saison très difficile à Monaco (maintien assuré pour trois points). Mais il avait été maintenu en poste, avec la suite que tout le monde connait.

Un risque aussi pour l’ASM

Avant de s’engager, Henry devrait demander des garanties qu’il devrait obtenir pour les investissements futurs, en janvier ou l’été prochain. L’état-major du vice-champion de France en titre a bien conscience qu’il ne faudra pas jouer avec le feu attisé par une possible relégation pour la viabilité à moyen terme du projet. Et puis, l’ex-numéro 14 des Bleus n’est pas à l’abri de réussir un coup de maître dès sa première saison. Il n’y a qu’un quart de la saison derrière l’ASM et elle pointe à 9 points du Top 5, à 10 du podium. Un objectif forcément pour les dirigeants monégasques, qui y croient manifestement encore s’ils décident de se séparer si vite de Jardim, pour éviter à tout prix de faire tomber le couperet trop tard. En mettant leur destinée et celle d’un projet qui a un besoin quasi-vital de Ligue des Champions pour exister entre les mains d’un novice du coaching, ils prendraient un sacré risque. Probablement aussi grand que celui d’Henry. Mais des deux côtés, l’occasion est trop belle de se retrouver et ainsi de se (re)lancer pour ne pas la saisir.

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À propos de l'auteur
Geoffrey Steines
Né un jour de France-Allemagne, j'ai tapé dans mon premier ballon à dix-huit mois et suis passé directement des tribunes du Parc des Princes au journalisme sportif. Formé à Media365, j'y suis revenu en 2015 après avoir bourlingué à l'étranger.