EXCLU 365 – Bordeaux – Guilbert : « Plus le temps passe, plus je me pose des questions »

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Révélé au haut niveau la saison dernière, Frédéric Guilbert ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait. Le défenseur de Bordeaux n’a toujours pas discuté prolongation avec ses dirigeants, alors que son contrat arrive à terme l’été prochain. Il s’est confié en exclusivité pour Football365.

Frédéric Guilbert, quel premier bilan tirez-vous de la préparation, à trois semaines du retour de la L1 pour Bordeaux ?
Il y a un nouveau staff, on apprend à le connaître et la réciproque est vraie aussi. Tout se passe bien pour l’instant, on arrive à encaisser les charges de préparation physique. Chaque match amical, on les joue pour les gagner, ce qu’on n’a pas toujours fait malheureusement. Il faut qu’on apprenne à les remporter afin d’être prêt pour la reprise du championnat contre Saint-Etienne.

Avec l’arrivée de Jocelyn Gourvennec, vous connaissez votre troisième entraineur en un an. N’est-ce pas difficile de toujours repartir de zéro avec le staff technique ?
Ça l’est encore plus quand on est un groupe jeune, on ne connait pas encore bien le métier. Il faut s’adapter et faire en sorte que ça se passe bien. Les changements d’entraîneur, c’est le lot de tout club. Mais ce n’est que le début, il faut qu’on se découvre encore avec le staff.

Sur un plan personnel, comment abordez-vous l’exercice à venir, après votre première saison pleine chez les professionnels (ndlr : 40 matchs avec l’équipe première en 2015-16) ?
J’ai envie surtout de jouer. Le poste où on me mettra, je l’accepterai et je ferai de mon mieux. J’ai pris du plaisir à jouer axial, j’aime bien ce poste. Mais j’ai été formé latéral. Ça ne me pose de problème de jouer à gauche, à droite ou dans l’axe. Je ferai en sorte d’être le meilleur, peu importe où je joue.

N’est-ce pas néanmoins compliqué d’être baladé entre différents postes, surtout dans un secteur qui nécessite des automatismes ?
A partir du moment où je joue, je suis content. Les repères reviennent vite. Faire le yo-yo à chaque match entre latéral et axial, c’est sûr que ça peut être déstabilisant, mais il faut s’adapter. Etre polyvalent, c’est aussi une force.

Guilbert : « Pas de souci si Debuchy vient »

Savourez-vous d’autant plus ce qui vous arrive actuellement que vous avez passé une saison en CFA après n’avoir pas été conservé par Caen en 2013 ?
Je vis au jour le jour, je prends match après match. Je sais que ça va très vite dans les deux sens. La saison dernière, j’ai beaucoup joué, et je sais que je jouerai certainement moins cette saison. Il va falloir que j’élève mon niveau de jeu et que je réponde présent quand on fait appel à moi.

Le point positif de la saison dernière pour les Girondins, c’était l’éclosion de nombreux jeunes, dont vous faisiez partie aux côtés de Cédric Yambéré, Adam Ounas ou Valentin Vada…
D’un point de vue personnel, pour une première saison, avec tout ce qu’on a vécu, que ce soit les hauts ou les bas, c’est très enrichissant. On n’a pas envie de commettre à nouveau les mêmes erreurs, ça donne de la maturité plus rapidement. C’est bien d’avoir fait cette saison-là, que les jeunes aient pu se révéler. Pour l’avenir du club, je pense que c’est une bonne chose.

Ramener Bordeaux dans le Top 5, est-ce l’ambition de la saison ?
Nous, c’est un objectif qu’on s’est fixé. Il va falloir bien commencer, que tout le monde s’acclimate bien aussi, parce qu’il y aura certainement des arrivées en plus de celle de Jérem’ (Toulalan). Il faudra répondre présent. Comme je le dis souvent, c’est bien de parler, mais ce n’est pas ce qui nous fait avancer. La réponse à donner, ce sera sur le terrain. On va essayer de faire du mieux possible pour répondre aux exigences du coach et du club.

L’arrivée de Toulalan et celle éventuelle de Mathieu Debuchy doivent permettre d’ajouter de l’expérience à une base jeune au sein de l’effectif…
Quand on voit les qualités de Jérémy Toulalan, on ne peut qu’être ravis qu’il soit dans notre équipe. Même Mathieu Debuchy, qui est venu la saison dernière avec nous, est vraiment un mec très gentil et agréable. Malgré son statut, il ne se prend pas la tête, il a une grande ouverture d’esprit. Ça ne peut que nous aider. Comme je lui ai dit par message, il n’y a pas de souci s’il vient, on l’accueillera comme on a pu l’accueillir la première fois. C’est vraiment quelqu’un de bien, ce serait avec grand plaisir.

Guilbert : « Je pense avoir laissé la porte ouverte longtemps »

Votre président Jean-Louis Triaud a ouvertement avoué chercher un renfort au poste de latéral droit. Comment vivez-vous cela ?
Si les dirigeants souhaitent faire venir un joueur comme Debuchy qui joue à mon poste, ça va me mettre en concurrence. Milan (Gajic) est aussi là, on sera trois pour un poste. Il va falloir se donner à fond, tout en réfléchissant au meilleur compromis pour moi.

D’autant que vous avez découvert les Espoirs en novembre dernier et que des échéances importantes se profilent, avec la suite des qualifications pour l’Euro 2017…
C’est pour ça que c’est important de jouer. Après, il y de la concurrence. Il va falloir faire le travail en club afin d’être dans la liste au mois de septembre et disputer les matchs de qualification pour l’Euro.

Votre contrat avec Bordeaux arrive à son terme en juin prochain. Des négociations ont-elles débuté avec vos dirigeants pour prolonger ?
Pour être honnête, il n’y a rien. Il y a zéro discussion. J’avais donné ma priorité à Bordeaux, mais il n’y a toujours pas d’offre pour le moment. Maintenant, je suis ouvert à toute proposition, que ce soit pour rester ou pour partir. Je pense avoir laissé la porte ouverte suffisamment longtemps pour Bordeaux.

Avez-vous déjà eu vent de l’intérêt d’autres clubs prêts à profiter de la situation ?
Il y a eu des contacts auprès de mon agent, mais je reste concentré sur Bordeaux pour l’instant et sur les objectifs que je me suis fixé. On verra de quoi mon avenir sera fait. Plus le temps passe et plus je me pose des questions, c’est normal.

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À propos de l'auteur
Geoffrey Steines
Né un jour de France-Allemagne, j'ai tapé dans mon premier ballon à dix-huit mois et suis passé directement des tribunes du Parc des Princes au journalisme sportif. Formé à Media365, j'y suis revenu en 2015 après avoir bourlingué à l'étranger.