David Luiz : L’échec du PSG de QSI, c’est lui

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Remplaçant samedi en finale de la Coupe de France contre Marseille (2-4), David Luiz a bien reculé dans la hiérarchie des défenseurs centraux du PSG. Deux ans après son arrivée, le défenseur le plus cher de l’histoire n’a pas progressé et Paris peut ruminer son erreur de casting.

Le PSG le savait avant même que la soirée ne débute, la finale de la Coupe de France de samedi marquait la fin d’une ère dans son histoire. La victoire contre l’OM (2-4) fut celle de joueurs dont le départ est déjà acté, de Zlatan Ibrahimovic à Salvatore Sirigu. Mais certains pourraient bien avoir porté à Saint-Denis le maillot parisien pour la dernière fois de leur carrière sans même en être conscients. David Luiz (29 ans) entre dans cette catégorie. Remplaçant au coup d’envoi, il a attendu la 76eme minute pour entrer en jeu, au relais de Benjamin Stambouli et dans un rôle de sentinelle devant la défense. Parce que Laurent Blanc a rebattu les cartes en charnière centrale depuis l’élimination en quarts de finale de la Ligue des Champions contre Manchester City (2-2, 1-0) et se tient au nouvel ordre établi.

Stambouli plus que David Luiz samedi

La contre-performance européenne a incité l’entraîneur du PSG à revoir ses plans et à donner enfin sa chance à Marquinhos pour accompagner Thiago Silva. La copie rendue par le duo au Stade de France, où il avait déjà été aligné en finale de la Coupe de la Ligue (2-1), l’autre grand rendez-vous de la fin de saison parisienne, n’a fait que conforter les choix du technicien cévenol. David Luiz dans tout ça ? Il se contente des miettes depuis six semaines. L’international brésilien (56 sélections) a honoré deux titularisations en L1 en profitant du turnover habituel de Blanc en championnat, mais a surtout squatté le banc pour n’en sortir que lors du dernier quart d’heure. Les forfaits conjugués de Thiago Motta et de Javier Pastore, s’ajoutant à celui acté de longue date de Marco Verratti, auraient pu lui faire une place au milieu samedi. Mais le staff parisien a opté pour Stambouli, pourtant en difficulté sur sa première saison au PSG.

Sautes de concentration et fâcherie avec Blanc

David Luiz n’est tout simplement plus une solution privilégiée par Blanc, que ce soit au milieu ou en défense. Il ne correspond pas suffisamment à la philosophie de jeu de l’ex-sélectionneur de l’équipe de France pour être une option crédible dans l’entrejeu et manque de constance dans ses prestations pour constituer une assurance tous risques derrière. La faute en grande partie à des sautes de concentration qui plombent son bagage technique et son aptitude réelle à gagner ses duels, au sol ou dans les airs. Sa prestation catastrophique contre Monaco (0-2), une semaine après la conquête du titre de champion de France à Troyes (0-9), ou son entame exécrable au match aller contre City (2-2) en sont des exemples criants. Sans oublier que l’épisode de sa fausse sortie à Marseille début février (1-2) a tendu ses rapports avec son coach. « On a eu une très bonne et très longue discussion, avait néanmoins assuré Blanc par la suite. Ça a duré pas mal de temps et c’était indispensable. Je suis assez satisfait de ce qu’on s’est dit. » Le plus inquiétant, c’est que le Brésilien ne donne pas le sentiment d’avoir progressé depuis deux ans et son arrivée contre un chèque de 49,5 millions d’euros. Une somme qui fait de lui le défenseur le plus cher de l’histoire du football après Eliaquim Mangala.

Di Maria, Marquinhos : des conséquences indirectes

A l’époque, son recrutement avait suscité beaucoup d’interrogations. D’autant qu’il s’inscrivait dans un contexte où le PSG n’avait droit qu’à un recrutement majeur lors du Mercato estival, en raison des sanctions liées au non-respect du fair-play financier. Ce transfert avait été officialisé avant même le début de la Coupe du Monde, où la cote de David Luiz avait plongé en flèche suite à des prestations plus que mitigées, et avait bloqué les dirigeants parisiens pour s’offrir un autre joueur majeur. Voilà pourquoi Angel Di Maria, qui était déjà une priorité pour le club, a finalement dû attendre une saison de plus pour débarquer dans la Capitale. Débaucher le natif de Diadema, qui avait pour lui de connaître la recette pour gagner la Ligue des Champions en 2012, avait aussi le désavantage de freiner la progression de Marquinhos. Si le PSG avait investi 30 millions d’euros sur lui en 2013, c’était pour en faire le successeur d’Alex, pas pour le cantonner à un rôle de doublure sur le long terme. En allant chercher David Luiz au moment où il n’en avait pas besoin, le club parisien s’est raté sur toute la ligne.

Qui pour le sortir de là ? Telle est la question

Il a perdu deux ans pour développer « Marqui », qui a accumulé une frustration prête à exploser à la figure de ses dirigeants, et participé à rendre plus floue sa stratégie sur le marché des transferts, quand il réalisait un quasi sans-faute jusque-là. Qu’il ait été porté par Nasser Al-Khelaïfi, Olivier Létang, Laurent Blanc ou même Thiago Silva, ce recrutement a tous les contours d’une belle erreur de casting. Surtout que les clubs ne se bousculeront pas pour sortir David Luiz de sa position de second couteau au PSG si elle venait à se confirmer à l’intersaison. Sous contrat jusqu’en 2018, celui qui a également perdu sa place en sélection brésilienne cette saison, au profit là encore de Marquinhos, ne donne plus les garanties pour convaincre une top écurie européenne de miser sur lui. Elle devra en outre être capable de prendre en charge le coût de son transfert (environ vingt millions d’euros) et de son salaire (entre 900 000 et un million d’euros brut par mois). Le PSG a donc de fortes chances de devoir encore composer avec lui la saison prochaine, même s’il n’aura plus qu’un statut de doublure à lui offrir. Le club de la Capitale ne pourra alors s’en prendre qu’à lui-même.

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À propos de l'auteur
Geoffrey Steines
Né un jour de France-Allemagne, j'ai tapé dans mon premier ballon à dix-huit mois et suis passé directement des tribunes du Parc des Princes au journalisme sportif. Formé à Media365, j'y suis revenu en 2015 après avoir bourlingué à l'étranger.